FOCUS
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Vieillir, c’est une chance !
C’est même la seule manière
de vivre», s’exclame d’emblée le
Dr Nicolas Berg, chef du service de
gériatrie du CHR. Depuis quelques
décennies, nos sociétés connaissent
une inversion de la pyramide des âges :
pour la première fois dans l’histoire de
l’humanité, le nombre de personnes
âgées est supérieur au nombre de
personnes jeunes. Une évolution que
nous devons au progrès médical et à
l’amélioration de nos conditions de
vie. Mais cette avancée crée aussi des
besoins spécifiques, notamment au
sein de l’hôpital. Avec pas moins de
123 lits, la gériatrie est aujourd’hui
le plus grand service d’hospitalisation
du CHR. «Ce qui distingue la gériatrie
des autres services, c’est qu’on y
soigne les gens non pas en fonction
d’un système, d’un organe, mais dans
leur globalité. Bien sûr, nous pensons
qu’une prise en charge globale est
bénéfique pour tous les patients. Mais
cela se justifie d’autant plus pour les
patients âgés qui sont plus fragiles. Or,
on sait que dans le cas d’une fragilité
débutante, il est presque toujours
possible de faire quelque chose. Il ne
faut pas attendre que la dépendance
soit installée pour intervenir», explique
le Dr Nicolas Berg.
DÉFINIR LES
PRIORITÉS
Contrairement à une idée reçue, un
service de gériatrie n’a d’ailleurs
rien d’une «maison de repos» : c’est
un service de médecine aiguë, avec
des séjours qui durent en moyenne
14 jours. Il est par ailleurs prouvé
qu’une hospitalisation en gériatrie
diminue le risque d’une nouvelle hos-
pitalisation. «Les personnes qui nous
sont adressées souffrent généralement
d’un syndrome gériatrique : chute, in-
continence, troubles cognitifs, dénutri-
tion ... Nous allons d’abord évaluer la
situation. Par exemple, nous étudions
la vitesse de marche, qui est un indi-
cateur très important quant à la fra-
gilité de la personne. L’ergothérapeute
va notamment observer les aptitudes
dans la vie quotidienne : la personne
est-elle encore capable de faire la cui-
sine ? De mettre la table ? Ensuite,
nous réalisons, si nécessaire, des exa-
mens complémentaires», explique le
gériatre. L’objectif ? Définir des prio-
rités, en distinguant ce que l’on peut
soigner, ce que l’on peut améliorer et
ce qui n’entrave pas la qualité de vie
globale. «Certains patients nous sont
adressés par d’autres services, par
exemple l’oncologie. L’évaluation per-
mettra alors de décider de l’intensité
des soins à donner, en fonction des
souhaits du patient mais aussi de ce
que permet son état physique et men-
tal», précise le Dr Nicolas Berg.
COMPRENDRE
LES CHUTES
Causes fréquentes de fractures et de
pertes de mobilité, les chutes sont
un motif fréquent d’entrée en
gériatrie. Pour différentes raisons,
le risque de chute augmente chez
certaines personnes âgées. «Quand
une personne tombe, c’est peut-
être parce qu’elle commence à avoir
des problèmes de vue, qu’elle a une
petite décompensation cardiaque ou
qu’elle ne parvient plus à réaliser
deux tâches en même temps, comme
marcher et parler à quelqu’un. C’est
un général multifactoriel.» La prise en
charge gériatrique est d’autant plus
nécessaire que les chutes entraînent
UN SERVICE,
PLUSIEURS
POSSIBILITÉS
• L’hospitalisation classique en
gériatrie (pour les plus de
75 ans)
• L’hôpital de jour gériatrique
où les équipes pluridiscipli-
naires (médecin, kinésithéra-
peute, ergothérapeute, psy-
chologue, assistant social,
logopède, ...) réalisent des
évaluations ambulatoires et
des revalidations.
• Les consultations, assurées
par le gériatre seul pour une
première analyse.
• La gériatrie de liaison in-
terne : l’équipe pluridisci-
plinaire se rend auprès des
patients hospitalisés dans
d’autres services de l’hôpital
lorsqu’un patient nécessite
une évaluation gériatrique.
• Les collaborations externes :
le service collabore avec
les médecins généralistes,
les maisons de repos et les
services de soins à domicile
pour assurer la continuité
des soins.
L'HOPITAL DE JOUR
GÉRIATRIQUE
DU CHR