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FOCUS

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souvent un phénomène en cascade.

«Un patient qui est tombé est peut-

être resté longtemps par terre avant

de pouvoir se relever : il a donc pu

se déshydrater. Comme ses reins

fonctionnent moins bien, il peut avoir

un peu d’urée, ce qui a un impact

sur le fonctionnement du cerveau.

Or, si le patient est confus, il risque

de faire à nouveau une erreur, de

tomber à nouveau, etc. Voilà comment

un événement apparemment banal

peut avoir des conséquences graves»,

explique le Dr Nicolas Berg. Il est donc

important d’y être attentif.

FAIRE LE TRI

DANS LES

MÉDICAMENTS

Autre mission importante de la géria-

trie : mettre à jour les prescriptions

médicamenteuses du patient, grâce

à des outils d’évaluation spécifiques

(Startt Stopp) et à la collaboration de

pharmaciens cliniciens. «Beaucoup de

EN PRATIQUE

Service de Gériatrie

Rendez-vous :

04 241 84 00

Secrétariat :

04 225 66 01

patients prennent plusieurs médica-

ments. Car tant du côté du patient

que du médecin, le réflexe est souvent

de se dire «à chaque symptôme son

remède». Au final, certains patients

arrivent ici avec des dizaines de mo-

lécules !», souligne le Dr Nicolas Berg.

Le danger de cette polymédication ré-

side à la fois dans l’accumulation des

effets secondaires mais aussi dans

l’interaction des médicaments entre

eux, qui peut se révéler potentielle-

ment toxique. «Le patient continue

à prendre des anciens médicaments

tout en y ajoutant de nouveaux. Or,

avec l’âge, les pathologies évoluent et

certains médicaments ne sont plus

utiles. Il faut donc faire la part des

choses entre ce qui est nécessaire et le

reste», poursuit le spécialiste.

Une attention particulière est portée

aux psychotropes, souvent prescrits

en cas de plaintes liées au sommeil.

«Rappelons qu’une personne âgée qui

se réveille la nuit ou qui dort moins

qu’avant, c’est normal ! Le sommeil

se modifie avec l’âge. Il est donc utile

d’informer avant de donner des mé-

dicaments.» Enfin, l’équipe vérifie que

le mode d’administration de chaque

médicament est adapté et respecté.

«Beaucoup de patients doivent par

exemple faire des puffs mais dans les

faits, le puff n’arrive jamais dans le

poumon parce que le geste n’est pas

correctement réalisé. L’ergothérapeute

peut réexpliquer ce genre de choses»,

illustre encore le gériatre. Car il n’y a

pas d’âge pour corriger le tir ! Ni pour

prendre soin de soi.

DES ROBOTS

AU SEIN DE

L’ÉQUIPE ?

Avec l’AZ Damiaan d’Ostende, le CHR de

Liège est le premier hôpital au monde à

s’être équipé du robot humanoïde «Peper»

développé par la société de robotique belge

Zora Bots. Ce robot rejoint trois robots de

type Zora sur le site de la Citadelle. Dans

un avenir relativement proche, ces robots

devraient s’avérer particulièrement utiles

dans différents secteurs, tels que la géria-

trie. «Nous sommes à l’affût de toutes les

nouvelles technologies capables d’appor-

ter une assistance à l’équipe médicale et

paramédicale dans le cadre de la prise en

charge des patients», confirme le chef du

service de gériatrie. En aucun cas, le robot

ne se substituera au personnel médical et

de soins. Il apportera cependant une aide précieuse pour réaliser certaines

tâches, permettant ainsi au personnel de se concentrer sur sa mission

principale, à savoir les soins au patient. Au côté du kinésithérapeute,

parions que Zora se révélera, notamment, un «professeur» de gymnas-

tique des plus sympathiques.

Dr Nicolas BERG