FOCUS
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souvent un phénomène en cascade.
«Un patient qui est tombé est peut-
être resté longtemps par terre avant
de pouvoir se relever : il a donc pu
se déshydrater. Comme ses reins
fonctionnent moins bien, il peut avoir
un peu d’urée, ce qui a un impact
sur le fonctionnement du cerveau.
Or, si le patient est confus, il risque
de faire à nouveau une erreur, de
tomber à nouveau, etc. Voilà comment
un événement apparemment banal
peut avoir des conséquences graves»,
explique le Dr Nicolas Berg. Il est donc
important d’y être attentif.
FAIRE LE TRI
DANS LES
MÉDICAMENTS
Autre mission importante de la géria-
trie : mettre à jour les prescriptions
médicamenteuses du patient, grâce
à des outils d’évaluation spécifiques
(Startt Stopp) et à la collaboration de
pharmaciens cliniciens. «Beaucoup de
EN PRATIQUE
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patients prennent plusieurs médica-
ments. Car tant du côté du patient
que du médecin, le réflexe est souvent
de se dire «à chaque symptôme son
remède». Au final, certains patients
arrivent ici avec des dizaines de mo-
lécules !», souligne le Dr Nicolas Berg.
Le danger de cette polymédication ré-
side à la fois dans l’accumulation des
effets secondaires mais aussi dans
l’interaction des médicaments entre
eux, qui peut se révéler potentielle-
ment toxique. «Le patient continue
à prendre des anciens médicaments
tout en y ajoutant de nouveaux. Or,
avec l’âge, les pathologies évoluent et
certains médicaments ne sont plus
utiles. Il faut donc faire la part des
choses entre ce qui est nécessaire et le
reste», poursuit le spécialiste.
Une attention particulière est portée
aux psychotropes, souvent prescrits
en cas de plaintes liées au sommeil.
«Rappelons qu’une personne âgée qui
se réveille la nuit ou qui dort moins
qu’avant, c’est normal ! Le sommeil
se modifie avec l’âge. Il est donc utile
d’informer avant de donner des mé-
dicaments.» Enfin, l’équipe vérifie que
le mode d’administration de chaque
médicament est adapté et respecté.
«Beaucoup de patients doivent par
exemple faire des puffs mais dans les
faits, le puff n’arrive jamais dans le
poumon parce que le geste n’est pas
correctement réalisé. L’ergothérapeute
peut réexpliquer ce genre de choses»,
illustre encore le gériatre. Car il n’y a
pas d’âge pour corriger le tir ! Ni pour
prendre soin de soi.
DES ROBOTS
AU SEIN DE
L’ÉQUIPE ?
Avec l’AZ Damiaan d’Ostende, le CHR de
Liège est le premier hôpital au monde à
s’être équipé du robot humanoïde «Peper»
développé par la société de robotique belge
Zora Bots. Ce robot rejoint trois robots de
type Zora sur le site de la Citadelle. Dans
un avenir relativement proche, ces robots
devraient s’avérer particulièrement utiles
dans différents secteurs, tels que la géria-
trie. «Nous sommes à l’affût de toutes les
nouvelles technologies capables d’appor-
ter une assistance à l’équipe médicale et
paramédicale dans le cadre de la prise en
charge des patients», confirme le chef du
service de gériatrie. En aucun cas, le robot
ne se substituera au personnel médical et
de soins. Il apportera cependant une aide précieuse pour réaliser certaines
tâches, permettant ainsi au personnel de se concentrer sur sa mission
principale, à savoir les soins au patient. Au côté du kinésithérapeute,
parions que Zora se révélera, notamment, un «professeur» de gymnas-
tique des plus sympathiques.
Dr Nicolas BERG