TÉMOIGNAGE
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CHIRURGIE
DE L’OBESITE :
«
UN CHEMIN, PAS UN MIRACLE !
»
En janvier dernier, Véronique, 23 ans, a bénéficié d’une opération de l’obésité. Depuis, elle
perd 5 à 6 kilos par mois … au prix d’efforts que l’on ne s’imagine pas forcément.
J
’ai toujours eu des formes
et une bonne carrure, car je
fais beaucoup de sport. Mon
poids a longtemps tourné
autour de 70-75 kg pour
1 m 72 … jusqu’à l’université. À la
fin de ma première année, j’ai eu des
soucis personnels. Je me suis réfugiée
dans la nourriture. J’étais tellement
mal dans ma peau que je mangeais
jusqu’à m’en rendre malade ! Évidem-
ment, les conséquences ne se sont
pas fait attendre : j’ai pris 45 kg en
quelques mois …»
PAS FACILE
D’ÊTRE
GROSSE !
«C’est difficile d’être grosse. Je n’arri-
vais plus à faire du sport comme
avant; j’étais essoufflée tout de suite.
Le regard des autres est dur à suppor-
ter et l’obésité entraîne des difficultés
que l’on n’imagine pas tant qu’on ne
les a pas vécues. Par exemple, quand
des amis me proposaient d’aller boire
un verre, s’il faisait plus de 22 ou
23° C, je refusais, car je savais que
j’allais transpirer et que je ne serais
pas bien …
Pour tenter de perdre du poids, j’ai
enchaîné les régimes, mais je n’ar-
rivais pas à maigrir. Et pour cause :
mon estomac était distendu et je
n’étais jamais rassasiée ! C’est alors
que j’ai commencé à envisager une
solution plus radicale.»
QUELLE OPÉRATION CHOISIR ?
«J’ai pris rendez-vous au Centre de la nutrition au CHR. Lors de la première
consultation, on m’a pesée, mesurée, examinée et on m’a expliqué les diffé-
rentes opérations qui existent. D’emblée, je n’ai pas été à l’aise avec l’idée qu’on
m’enlève un morceau de mon corps ! C’est alors que mon médecin référent m’a
proposé le sleeve gastrique réversible. Au lieu de vous enlever une partie de
l’estomac, le chirurgien diminue sa taille en y fixant des agrafes. Après en avoir
longuement discuté avec ma mère et mon petit copain, j’ai décidé de franchir
le pas.»
AVANT ET APRÈS L’OPÉRATION
«Outre les médecins, j’ai rencontré l’infirmière coordinatrice, une psychologue et
une diététicienne. J’ai participé à un groupe de paroles avec d’autres candidats
à la chirurgie. J’ai également dû passer une série d’examens préopératoires :
prise de sang, gastroscopie, etc. Comme tout était en ordre, nous avons fixé la
date de l’opération au 22 janvier 2016.
Quand je me suis réveillée, après l’opération, j’ai eu très mal, mais ça n’a pas
duré. Les jours qui ont suivi, il s’agissait plus d’une gêne que d’une douleur :
je sentais qu’on avait chipoté dans mon ventre. D’ailleurs, je le tenais tout le
temps, car j’avais l’impression que tout allait tomber !»
DES EFFORTS POUR
UNE NOUVELLE VIE
«Les gens s’imaginent parfois que l’opération, c’est la solution de facilité pour
perdre du poids … Ce n’est pas vrai ! Il faut pouvoir en assumer les effets secon-
daires et les conséquences physiques et psychologiques. Et il y a de gros efforts
à fournir après !
Pendant des semaines, je n’ai pu manger que liquide (soupes, milkshakes, etc.),
puis mixé. Ce n’est qu’un mois et demi après l’opération que j’ai pu recommen-
cer les aliments solides. Je ne digérais plus très bien les fruits et j’ai un peu
souffert de constipation. Mais je voulais vraiment changer de vie ! Avant, je me
dégoutais quand je mangeais … Aujourd’hui, je suis toute contente d’acheter de
la salade, des carottes et du poulet ! Je fais très attention à ce que je mange et
en quelle quantité. Je continue à voir la diététicienne du Centre de la nutrition
tous les mois. Depuis peu, j’ai également repris les matchs de tennis et l’entraî-
nement de basket. Ça me fait un bien fou de me dépenser !
Même s’il me reste du chemin à parcourir, je suis fière de ce que j’ai déjà ac-
compli. Car, en plus des 30 kilos que j’ai perdus en 6 mois, j’ai terminé mon
TFE, réussi mon année et obtenu mon diplôme ! Une nouvelle vie commence !»