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TÉMOIGNAGE
GERER UN
DIABETE :
TOUT UN APPRENTISSAGE !
Véronique, 48 ans, est atteinte d’un diabète de type 1 depuis vingt ans.
Elle a dû apprendre à vivre avec cette maladie qui, grâce aux progrès des
technologies médicales, est devenue plus facile à gérer au quotidien.
E
n 1996, j’étais professeure
d’éducation physique. Depuis
quelque temps, je maigrissais
et j’avais tout le temps soif
(1)
,
mais je mettais ça sur le
compte du sport. Jusqu’au jour où, en
essayant mon costume pour le spec-
tacle de l’école, j’ai réalisé qu’il était
devenu trop large. Et pour cause : en
quelques mois, j’avais perdu 15 kilos !
J’ai été voir mon médecin de famille
un vendredi pour faire une prise de
sang. Le lundi, je ne me sentais pas
bien du tout et mon directeur m’a
renvoyée chez moi. J’étais désorien-
tée : je ne savais pas où je m’étais
garée, je ne me souviens même plus
quel chemin j’ai pris pour rentrer …
Mon père a appelé mon médecin qui,
justement, venait de recevoir mes ré-
sultats : j’avais 5 g de sucre dans le
sang
(2)
! Direction les urgences !
UN TAUX DE
SUCRE QUI JOUE
AU YOYO !
“Je suis restée à l’hôpital pendant
15 jours. Cette hospitalisation est la
première; il y en aura cinq autres cette
année-là… Mon diabète (puisque c’est
de cela qu’il s’agit) n’a jamais été invi-
vable, mais il a fallu du temps pour le
stabiliser. J’avais beau suivre scrupu-
leusement les recommandations des
médecins, manger à heures fixes et
m’injecter de l’insuline quatre fois par
jour, ma glycémie (taux de sucre dans
le sang) jouait au yoyo !
Je ne connaissais personne qui souffrait de cette maladie. C’était assez mystérieux
pour moi, mais aussi pour mon entourage. Heureusement, les infirmières du service
de diabétologie ont pris le temps de nous expliquer ce qu’est le diabète de type 1,
ses causes, ses conséquences et comment vivre avec. Mon régime alimentaire étant
celui d’une sportive, je me suis facilement adaptée aux changements préconisés
par la diététicienne. Par contre, j’ai dû apprendre à gérer la fatigue et surtout le
traitement !”
POMPE À INSULINE
ET CAPTEUR À GLYCÉMIE
“Au bout d’un an, les médecins m’ont mis une pompe à insuline. Ce boîtier de la
taille d’un GSM, clipsé à mon soutien-gorge, délivre une dose de base d’insuline
dans mon abdomen via un cathéter. En fonction des besoins, au moment des re-
pas par exemple, je dois injecter une dose supplémentaire d’insuline. Je dois donc
contrôler régulièrement ma glycémie.
Pendant des années, je me suis piquée le bout des doigts quinze fois par jour pour
mesurer mon taux de sucre. Mais depuis peu, j’ai un capteur. C’est génial ! C’est une
pastille que l’on colle sur la peau et qui mesure la glycémie en continu. On la scanne
et hop ! le résultat s’affiche. Il suffit de l’encoder dans la pompe pour que celle-ci
calcule la dose d’insuline dont j’ai besoin. Ça m’a changé la vie !”
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J’AI DÛ APPRENDRE
À GÉRER LA FATIGUE
ET SURTOUT LE
TRAITEMENT !
(1) La perte de poids et une soif intense sont des symptômes du diabète.
(2) La glycémie varie au cours de la journée, mais chez une personne non diabétique, elle ne dépasse
pas 100 mg/dl à jeun et 200 à n’importe quel moment de la journée.