FOCUS
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CHIRURGIE
CLASSIQUE ET
CARDIOLOGIE
INTERVEN-
TIONNELLE :
MAIN DANS LA
MAIN
Aujourd’hui, la cardiologie in-
terventionnelle permet de traiter
un nombre croissant de patients.
Va-t-elle pour autant remplacer la
chirurgie cardiovasculaire ? “Non,
répond le Dr Yoann Bataille. La
chirurgie reste incontournable pour
traiter certaines pathologies. Nous
avons d’ailleurs recours de plus en
plus souvent à des techniques hy-
brides où la cardiologie interven-
tionnelle collabore avec la chirurgie
cardiovasculaire.”
La cardiologie
interventionnelle
permet de traiter
différentes
pathologies
cardiaques.
A
pparue au CHR à la fin des
années 80, la cardiologie
interventionnelle permet
de traiter différentes pa-
thologies cardiaques au
moyen de techniques percutanées, c’est-
à-dire sans ouverture chirurgicale, avec
à la clef moins de risques opératoires et
une hospitalisation de plus courte durée.
La plus connue de ces techniques est
l’angioplastie coronarienne, qui permet
de traiter un rétrécissement coronaire
(sténose) grâce à la pose d’un stent (en-
doprothèse). Tel un petit ressort, le stent
permet de rendre à l’artère un calibre
normal. La pose du stent se fait via un
fil-guide (fil métallique), introduit au ni-
veau de l’aine (artère fémorale) ou
de plus en plus souvent, au
niveau du poignet (artère
radiale). La cardiologie
interventionnelle re-
pose par ailleurs sur
l’utilisation prudente
de l’imagerie radio-
logique (rayons X),
qui permet au mé-
decin de guider ses
gestes pendant l’in-
tervention.
De nombreux progrès ont
été réalisés en cardiologie
interventionnelle ces dernières
années, avec l’apport de nouveaux
matériaux et de nouvelles techniques,
notamment la fermeture de l’auricule
gauche et la recanalisation des artères
coronaires occluses de longue date
(occlusions coronaires chroniques).
LA FERMETURE
PERCUTANÉE
DE L’AURICULE
GAUCHE
“Cette technique consiste à occlure
l’auricule gauche à l’aide d’une petite
prothèse”, explique le Dr Yoann Ba-
taille. L’auricule gauche est une petite
cavité en communication avec l’oreil-
lette gauche, dans laquelle se développe
parfois un caillot de sang qui peut se-
condairement migrer dans la circulation
générale. Lorsqu’il atteint le cerveau, on
parle de “thrombose”. Ce risque existe
en cas de fibrillation auriculaire, un
trouble du rythme cardiaque relative-
ment fréquent, en particulier lorsqu’on
avance en âge. Le traitement classique
consiste à prescrire au patient un mé-
dicament anticoagulant, qui fluidifie le
sang et permet d’éviter la formation de
caillots. Néanmoins, ce traitement mé-
dicamenteux ne peut être administré
aux patients qui présentent un risque
hémorragique plus important. D’où
l’utilité de ces nouveaux systèmes dits
endovasculaires dont le but est d’obs-
truer l’auricule gauche de façon à ce
qu’aucun caillot ne puisse s’y
former et migrer dans l’or-
ganisme. Le CHR, qui
possède un important
service de gériatrie et
prend donc en charge
un nombre signi-
ficatif de patients
concernés par ce
problème, a adopté
la technique depuis
2014. A ce jour, envi-
ron 20 patients ont été
opérés via cette technique
au sein de l’institution. Né-
cessitant une anesthésie générale
de courte durée, l’intervention est réali-
sée avec l’aide d’une échographie œso-
phagienne qui permet de guider le mé-
decin pendant l’intervention. “Le taux
de succès d’implantation est très bon”,
observe le Dr Yoann Bataille.