PATIENT, PAS PASSIF
Osez-vous poser les questions qui vous taraudent à votre
médecin ? Lui dire que le traitement qu’il vous propose ne
s’accorde pas à votre mode de vie ? Ou que vous n’avez
pas compris ce qu’il vient de vous expliquer ? Vous êtes en
tout cas de plus en plus nombreux à sortir de la position de
passivité qui était autrefois de mise face au savoir médical.
Une évolution en grande partie liée à l’émergence d’internet et
à la masse d’informations désormais disponibles. "internet a
ses travers mais si le patient l’utilise de manière rationnelle,
il peut aussi y trouver de la documentation sérieuse par
rapport à sa maladie et ses traitements. Aujourd’hui, il n’est
pas rare qu’un patient arrive en consultation en ayant déjà
récolté beaucoup d’informations sur ses symptômes. En tant
que soignants, nous devons aussi être ouverts à ça. Il est en
tout cas certain qu’on ne travaille plus comme il y a dix ou
vingt ans", explique Nathalie Delbrassine, infirmière chef de
service, responsable de la satisfaction patients et du Comité
de patients. Une tendance renforcée par l’augmentation des
maladies chroniques : diabète, maladies cardiovasculaires,
rénales, ... Confrontés à des problèmes de santé étroitement
liés au mode de vie et avec lesquels ils doivent composer au
quotidien, les patients sont devenus de véritables "experts"
de leur santé. Ils identifient de nouveaux enjeux, trouvent
des solutions, s’entraident et font bouger les choses.
L’EMPOWERMENT
Dans sa note de politique générale de novembre 2015, la
ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block a d’ailleurs
souligné sa volonté de donner davantage de place au
patient. Une lame de fond qui repose sur l’"empowerment".
"L’empowerment consiste à donner à chaque personne
atteinte d’une maladie chronique le soutien et l’information
nécessaires pour lui permettre, en fonction de ses capacités,
de ses limites et motivations, de se prendre en charge et
d’avoir un rôle actif dans le processus de soins et dans sa
vie. Cela suppose de l’informer quant à sa maladie, son
traitement et ses effets potentiels, de l’écouter, de le former,
de le soutenir, d’évaluer ses capacités, ...", rappelle Nathalie
Delbrassine. "Attention, l’idée n’est pas d’obliger le patient à
se prendre seul en charge. Mais il faut lui donner le choix et
la possibilité, s’il le souhaite, de pouvoir par exemple
effectuer lui-même une partie de ses soins plutôt que de
dépendre d’une infirmière à domicile", poursuit l’infirmière
chef de service.
10
•
www.chrcitadelle.be•
FOCUS
Aujourd’hui, il n’est
pas rare qu’un
patient arrive en
consultation en ayant
déjà récolté beaucoup
d’informations sur
ses symptômes.